La pesée des génisses allaitantes, un investissement rentable !

On constate au fur et à mesure des années que les génisses sont de moins en moins pesées à partir de l’âge de 15 mois. L’évolution de la taille des troupeaux, le manque de main d’œuvre expliquent certainement cette évolution. Il est néanmoins important de rappeler que les génisses sont l’avenir du troupeau et que la pesée a un vrai intérêt économique pour les éleveurs.

La pesée permet de vérifier les croissances et d’adapter la conduite alimentaire
Dans l’idéal, on ne peut qu’encourager les éleveurs à peser tous les trois mois leurs génisses après le sevrage jusqu’à deux ans. Si ce rythme des pesées est primordial pour les éleveurs qui pratique le vêlage à 24 mois, il est de moins en moins répendu chez les autres adhérents. En période de pâture, la pesée des génisses peut être compliquée à mettre en place. C’est généralement beaucoup plus facile en période hivernale où les animaux sont en bâtiment. On ne peut qu’encourager les éleveurs à peser leurs génisses à la rentrée, en milieu d’hiver et avant la mise à l’herbe afin d’adapter au mieux les rations. Dans la vie d’une génisse, la croissance pendant les trois mois qui suit le sevrage doit être soutenue (graph 1). En début d’hiver, il est important que les génisses charolaises nées à l’automne aient des croissances de 650 à 700g/jour. Ce rythme de croissance permet de prendre de l’avance ou permet de rattraper éventuellement des croissances trop faibles des mois précédents. En fin d’hiver, on va rechercher des croissances plus faibles, autour de 400g/jour, afin de ne pas pénaliser la future croissance compensatrice lors du pâturage suivant. Ce différentiel de croissance représente une économie d’environ 25€/génisse ou environ 1000 à 1150€ pour 100 vêlages toujours bonne à prendre !

Des données fiables pour trier les animaux avant la mise à la reproduction
La pesée avant la mise à la reproduction va permettre d’avoir des données fiables afin de pouvoir comparer les animaux les uns aux autres et ainsi trier plus facilement les génisses de renouvellement. Le poids, même si à lui seul il n’explique pas complétement la morphologie des animaux, va donner une indication forte sur le format d’un animal.

Des PAT pour mesurer l’évolution des performances et se comparer
Les pesées des génisses vont permettre de calculer des poids à âge type (PAT = à même âge calcul d’un poids théorique pour chaque animal) 12 mois, 18 mois et 24 mois. Ces données, que l’on va retrouver, pour les élevages en contrôle de performances, sur « le valorisé génisses allaitantes » et sur « le bilan des performances » vont permettre de constater les évolutions des performances des animaux au fur et à mesure des années, vérifier les stratégies misent en place et se comparer par rapport aux autres élevages. Sur « le bilan des descendances », ces données de PAT permettront de comparer les descendances des taureaux utilisés dans le troupeau et de choisir les lignées à conserver.

Un impact important sur le poids de carcasse des vaches de réforme du troupeau
S’il est vrai que le poids au sevrage donne une indication sur le futur gabarit d’une vache, le PAT 24 mois est un excellent indicateur du futur poids de carcasse des vaches de réforme (graph 2). La synthèse des diagnostics COUPROD réalisés par la Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire, SEENOVIA et Bovins Croissance Sèvres Vendée Conseils a montré que le poids de carcasse des vaches de réformes a un impact important sur la rémunération des éleveurs (synthèse COUPROD en ligne sur http://www.bovins-croissance-svc.fr, rubrique actualité/information). Pour un troupeau de 100 vêlages qui commercialise 30 vaches de réformes/an, plus 20kg de carcasse/vache, c’est environ 2500€ de produit en plus.

La conduite des génisses allaitantes est un des leviers techniques que les éleveurs ont à leur disposition. Dans un contexte de réduction de l’empreinte carbone de l’agriculture, réduire l’âge au premier vêlage ou améliorer les poids de carcasse des vaches de réformes permet de diminuer l’empreinte carbone et d’améliorer la rentabilité de l’exploitation. Pour atteindre ces objectifs, il faut des indicateurs fiables, la pesée en est un qui permet aux éleveurs de « piloter » au plus juste la conduite de leurs animaux. La pesée n’est pas une charge mais bien un investissement rentable !
Vincent POUPIN – Référent Contrôle de performances – Génétique

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