Maïs épi en ensilage: bonne ou mauvaise idée, en troupeau allaitant !

Depuis quelque temps, on voit, dans les campagnes, quelques chantiers d’ensilage de maïs épis se réaliser. Ce fourrage, à « haute valeur énergétique » est-il bien approprié pour des animaux allaitant ? Quelques éléments de réflexions :

Le mode de récolte :
L’ensilage de maïs épi (maïs avec rafle et les spathes) se récolte avec une ensileuse équipée d’un bec cueilleur à maïs grain. Il faut toutefois prévoir quelques aménagements et réglages sur l’ensileuse.


Le chantier est identique à celui d’un maïs fourrage plante entière. Il se déroule 10 à 12 jours après les chantiers d’ensilage de maïs plante entière afin de viser un taux d’humidité du grain entre 36 et 37 %.
Le taux de matière sèche d’un ensilage de maïs épis doit se situer autour de 50 à 60 % afin d’assurer un bon tassement et une bonne conservation. Le rendement en rafle équivaut à environ 65 % de celui d’un ensilage de maïs fourrage classique. On peut donc compter autour de 8 tonnes de MS/ha pour une parcelle qui a un potentiel de 12 tonnes de MS/ha en maïs fourrage.

La valeur de cet aliment :
La valeur énergétique de l’ensilage de maïs épi se situe entre 1,05 à 1,08 UF/kg de MS. Elle est moins élevée que celle d’un maïs grain humide, autour de 1.20 UF/kg de MS, car dans l’ensilage de maïs épi on a l’effet dilution des spathes et de la rafle. Cette part de cellulose brute (9 %) permet aussi de sécuriser l’apport d’amidon vis à vis du risque de sub-acidose. Cet aliment présente aussi l’avantage d’avoir plus d’amidon lent qui sera mieux valorisé par les animaux que du blé.

L’ensilage de maïs grain épi est un aliment intéressant à utiliser sur des animaux limités par leurs capacités d’ingestion (race ou animaux conformés, taurillons ou vaches de réforme en finition). En revanche, sur des catégories de génisses ou de vaches en période de lactation-reproduction,  où les capacités d’ingestion sont importantes, l’intérêt d’utiliser ce fourrage est moindre. Les tiges, plus les feuilles, qui représentent environ 4 tonnes de MS/ha, vont rester sur le sol ! Cette matière organique peut toutefois présenter un intérêt sur des parcelles éloignées recevant peu de fumier. Il est important de rappeler que la cellulose des ensilages de maïs est plus digestible qu’il y a 15 ou 20 ans. En troupeau allaitant, se passer du stock de ces tiges est, certainement, à réfléchir à deux fois avant de lancer un chantier.
Philippe BREMAUD – Conseiller référent Alimentation - Fourrages & Sophie VALANCE – responsable de la Ferme expérimentales des Etablières

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