Le coût alimentaire : des marges de manœuvres sont possibles

Les réseaux d’élevage de Bretagne, Pays de la Loire et Deux-Sèvres viennent de publier une étude sur 15 années de suivi (étude menée sur des données de 1998 à 2013). En système naisseur-engraisseur, le coût alimentaire simple  représente près d’1/4 du coût de production total.

Des exploitations qui se sont agrandies avec des performances en hausse sur le cheptel
En 15 ans, des augmentations sont significatives :
- la SAU moyenne des exploitations a progressée de 35ha,
- le cheptel bovin : + 23 vaches pour une unité de main d’œuvre quasi identique, 
- le poids carcasse des vaches a évolué de 40 kg tandis que l’âge à l’abattage des jeunes bovins a diminué.


En revanche, le taux de productivité numérique a chuté de 2%. L’augmentation de la taille des troupeaux peut être une partie de l’explication !

 Le coût alimentaire simple en hausse de 50%
Il était de 51€/100Kg vif entre 1998 et 2000, pour passer à  77€/100 Kg vif entre 2011 et 2013. (  Approvisionnement des animaux (concentrés, minéraux et fourrages achetés) + approvisionnement des surfaces (engrais, semences, traitements… sur la SFP et les céréales autoconsommés).

  

 Plusieurs raisons à cette augmentation :
- hausse de 10 à 20% des fourrages consommés. Plusieurs hypothèses : augmentation du temps de présence en bâtiments, moins bonne valorisation du pâturage,…
- augmentation significative de la consommation de concentrés/UGB. Entre 1998 et 2000, la consommation moyenne était de 630Kg /UGB alors qu’elle est passée à 810Kg/UGB entre 2011 et 2013. Certes, les performances en engraissement se sont améliorées mais la quantité de concentrés apportée pour produire 1kg vif s’est dégradée. Il y a 15 ans, il fallait apporter 1,72kg de concentrés pour produire 1kg vif. A la fin de l’étude, il fallait 2,23kg de concentrés pour produire 1kg vif. Cela engendre, de fait, une augmentation du coût alimentaire.

Une hausse des charges de mécanisation
Les typologies de récolte ont également évolué. Entre 2011 et 2013, l’enrubannage représentait 11% des récoltes de fourrages (3% entre 1998 et 2000). Cela au détriment de l’ensilage d’herbe et du foin.
Ces deux observations traduisent une hausse des charges de mécanisation (récolte, conservation, stockage…). Ces dernières ont ainsi augmenté de 63%. Le poste mécanisation était entre 1998 et 2000 à 48€/100Kg vif. Il était entre 2011 et 2013 à 79€/100 Kg vif.


Optimiser les rations : une nécessité
 
La variabilité sur le coût alimentaire, entre systèmes identiques, est très importante. Selon les études menés par les réseaux d’élevage, il peut aller de 20€ à 150€/100kg vif. Il est donc nécessaire, dans une conjoncture viande bovine compliquée, d’optimiser ce poste ! La diminution du coût alimentaire passe d’abord par la récolte de fourrages de qualité. Il est également très important d’analyser vos fourrages pour connaître « leurs vraies » valeurs et ajuster au mieux les rations. Il est aussi important d’optimiser les rations en fonction de la race, du sexe, de la catégorie d’animaux, des périodes de vêlages, de vos objectifs… afin d’éviter le gaspillage qui traduit une hausse des coûts sans engendrer une augmentation des performances. C’est par exemple le cas, sur les vaches en vêlage d’automne, où à partir du 20 janvier, il est important de mieux alimenter les veaux et moins leurs mères qui ont moins de besoins.

Vous pouvez retrouver sur notre site les modalités pour faire des analyses de vos fourrages.

Source : Inosys réseaux d’élevage « 15 ans de suivi en Bretagne, Pays de la Loire et Deux-sèvres »
Fanny SOULARD – Conseillère référente technico-économique

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